🇫🇷 Traducteur ou interprète? Voici un petit éclaircissement  

Certes, l’industrie des langues est un secteur fascinant. Toutefois, les faux mythes et les stĂ©rĂ©otypes persistent. 
Si vous ĂŞtes un professionnel de la traduction, on vous a probablement qualifiĂ© en tant qu’interprète Ă  plusieurs reprises, ou bien on vous a dit : « vous ĂŞtes traducteur? alors vous travaillez Ă  la tĂ©lĂ©? ».
Le marchĂ© des langues ne cesse d’évoluer. Cependant, de faux mythes subsistent. 
Voici donc un petit Ă©claircissement sur ces deux mĂ©tiers. 

Le traducteur, c’est qui? 

Un traducteur est un professionnel qui traduit des textes Ă©crits d’une langue A (langue source ou active) vers une langue B (langue cible ou passive). En gĂ©nĂ©ral, les traducteurs traduisent d’une langue Ă©trangère vers leur langue maternelle, mais ils peuvent Ă©galement traduire vers une langue Ă©trangère. Dans ce cas, ils font gĂ©nĂ©ralement appel Ă  des experts natifs pour relire le texte avant de le remettre au client (rĂ©vision ou relecture). 

Le mĂ©tier de traducteur va bien au-delĂ  de la maĂ®trise d’une langue Ă©trangère. Traduire un texte, c’est traduire un message, l’intention de l’auteur, mais aussi interprĂ©ter, crĂ©er, respecter la culture de la langue source et l’adapter Ă  la langue cible.

On a tendance Ă  dĂ©finir le traducteur comme un « dictionnaire vivant », un polyglotte capable de communiquer dans plusieurs langues. Ce n’est pas le cas. Bien sĂ»r, un bon traducteur doit maĂ®triser parfaitement ses langues de travail et sa langue maternelle, mais cela ne fait pas de lui un traducteur, ou plutĂ´t, un bon traducteur. 

Pour devenir traducteur, il faut suivre une formation ad hoc et se tenir constamment informĂ© de ses domaines de spĂ©cialisation.  

Selon le type de texte, on distingue diffĂ©rentes catĂ©gories de traducteurs : 

  • traducteur littĂ©raire : traduit des textes littĂ©raires (romans, poèmes, essais, etc.) et des textes Ă©ditoriaux (articles, communiquĂ©s de presse, matĂ©riel publicitaire, etc.);
  • traducteur audiovisuel : travaille dans l’industrie cinĂ©matographique et traduit des films, des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es et des documentaires. Il s’occupe du sous-titrage et de l’adaptation des dialogues ; 
  • traducteur technique : traduit des textes techniques et scientifiques (manuels et documents juridiques ou financiers, etc.) ;
  • traducteur juridique : traduit des textes juridiques et Ă©conomico-financiers. En Italie, le traducteur juridique s’occupe Ă©galement de l’assermentation et de la lĂ©galisation des documents devant les tribunaux. Cependant, contrairement Ă  la France, en Italie il n’y a pas de traducteur assermentĂ©, c’est la traduction qui est assermentĂ©e lorsqu’elle est prĂ©sentĂ©e au tribunal. 
  • traducteur web : une figure rĂ©cemment Ă©tablie sur le marchĂ© qui s’occupe principalement de la traduction de documents en ligne. 

Le traducteur, d’oĂą travaille-t-il? 

Le traducteur peut travailler en tant qu’employĂ© dans une entreprise ou une agence de traduction, mais il peut Ă©galement opĂ©rer en qualitĂ© de freelance et proposer ses services aux particuliers, aux entreprises et aux agences de traduction en travaillant directement dans son bureau ou Ă  son domicile (avec un poste de travail organisĂ© et beaucoup de cafĂ© ! :)). 

L’interprète, c’est qui? 

Contrairement au traducteur, l‘interprète est un professionnel qui traduit des textes oraux. Tout comme les traducteurs, les interprètes traduisent gĂ©nĂ©ralement d’une langue Ă©trangère vers leur langue maternelle. Cependant, très souvent, en fonction des besoins, ils traduisent Ă©galement vers une langue Ă©trangère. Les interprètes travaillent gĂ©nĂ©ralement dans des contextes internationaux, lorsque la mĂ©diation entre des individus qui ne parlent pas la mĂŞme langue est nĂ©cessaire pour assurer la communication.

En fonction des techniques utilisĂ©es, on distingue diffĂ©rents types d’interprĂ©tation :

  • interprĂ©tation consĂ©cutive : l’interprète Ă©coute l’orateur et, Ă  l’aide de notes soigneusement prises, reproduit le discours dans la langue cible Ă  des intervalles de 5 Ă  10 minutes. L’interprète et l’orateur se mettent gĂ©nĂ©ralement d’accord Ă  l’avance sur les pauses Ă  faire et les temps Ă  respecter ;
  • interprĂ©tation de nĂ©gociation : l’interprète permet la communication dans le cadre de nĂ©gociations et de discussions d’affaires (rĂ©unions, nĂ©gociations commerciales, conclusion de contrats, rencontres bilatĂ©rales, foires commerciales, etc.) avec un nombre limitĂ© de participants ; 
  • chuchotage : l’interprète se place Ă  cĂ´tĂ© de l’auditeur et lui chuchote Ă  l’oreille la traduction du discours de l’orateur. La traduction est simultanĂ©e au discours de l’orateur. Dans le cas d’une conversation active, l’interprète effectue Ă©galement une interprĂ©tation consĂ©cutive des paroles de l’auditeur ;
  • interprĂ©tation simultanĂ©e : isolĂ© acoustiquement dans la cabine d’interprĂ©tation simultanĂ©e, l’interprète Ă©coute le discours de l’orateur au moyen d’un casque et traduit simultanĂ©ment Ă  l’aide d’un microphone. Deux interprètes s’alternent gĂ©nĂ©ralement dans la cabine toutes les 15 minutes. 
  • interprĂ©tation de confĂ©rence : on fait gĂ©nĂ©ralement appel Ă  ce type d’interprĂ©tation lors de rĂ©unions multilingues. Il peut s’agir de confĂ©rences, de prĂ©sentations ou de rĂ©unions entre des reprĂ©sentants de gouvernements nationaux, d’organisations internationales ou d’organisations non gouvernementales;
  • interprĂ©tation diffĂ©rĂ©e : ce type d’interprĂ©tation est gĂ©nĂ©ralement pratiquĂ© dans les mĂ©dias pour la traduction d’interviews ou de discours d’invitĂ©s Ă©trangers Ă  la tĂ©lĂ©vision. Il est ainsi appelĂ©e parce que la voix de l’interprète est diffusĂ©e en diffĂ©rĂ©. 

Tout comme le traducteur, l’interprète doit Ă©galement possĂ©der des compĂ©tences qui vont bien au-delĂ  de la maĂ®trise de la langue : connaissance du contexte socioculturel,gestion du stress, aptitude Ă  traiter avec le public, rapiditĂ© et aisance, capacitĂ© Ă  rĂ©soudre des problèmes.

Une fois encore, il ne suffit pas de maîtriser une langue étrangère pour être un bon interprète.

Bien que l’interprète puisse opĂ©rer en tant que freelance, ce sont gĂ©nĂ©ralement les interprètes salariĂ©s qui prĂ©valent. 

Les traducteurs peuvent parfois travailler en qualitĂ© d’interprètes. Toutefois, le traducteur et l’interprète sont deux mĂ©tiers distincts.
Le traducteur traduit des textes Ă©crits et ses meilleurs amis sont un bon ordinateur, des dictionnaires, des glossaires et des bibliographies soignĂ©es. L’interprète, quant Ă  lui, traduit oralement et ses compagnons les plus sĂ»rs sont un bloc A5 et de nombreux stylos.  


Bref, si celui qui naĂ®t rond ne peut pas mourir carrĂ©,  unicuique suum, « Ă  chacun son tru… mĂ©tier » !

Sans la traduction, nous habiterions des provinces voisines avec le silence.

– George Steiner-

Articolo in italiano 🇮🇹 QUI
English version 🇬🇧 HERE

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